L’accord avec EDF est tout proche, a annoncé mercredi le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à l’ouverture des Assises de l’industrie de L’Usine Nouvelle.
Un accord entre EDF et l’État sur le sujet ultra-sensible des prix de l’électricité nucléaire est « tout proche », s’est félicité Bruno Le Maire, mercredi matin. « Nos discussions sont (…) intenses avec le gouvernement et les administrations pour chercher la meilleure voie possible », déclarait au même moment le PDG d’EDF, Luc Rémont, auditionné par le Sénat. Après des semaines de fortes tensions, les deux parties ont fait converger leurs points de vue.
L’Arenh, qui régit le système, expire fin 2025. Il faut vite trouver un nouveau compromis ménageant deux intérêts financiers : celui d’EDF, accablé de dettes (65 milliards d’euros) et de besoins d’investissement (25 milliards par an) et celui des clients, entreprises et particuliers, qui doivent pouvoir bénéficier de prix de l’électricité « stables et proches des coûts de production » du parc nucléaire, selon la volonté d’Emmanuel Macron. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient d’évaluer ce coût à 60,7 euros le MWh, Luc Rémont le situe plus près de 70 euros.
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Taxation. Selon Reuters, l’État et EDF se sont accordés sur le principe d’une taxation par paliers des revenus du groupe issus du nucléaire, lorsque les prix de vente sur les marchés excéderont ses coûts. Les montants prélevés seront ensuite distribués aux clients, ce qui les mettra à l’abri de fortes hausses des prix.
Les deux parties négocient encore le niveau des paliers ainsi que les modalités d’une clause de revoyure pour faire évoluer le système. Devant le Sénat, le PDG d’EDF a plaidé pour des contrats à long terme comme base du futur modèle économique du groupe, tout en reconnaissant la nécessité « d’instruments qui permettent aux pouvoirs publics de garder le contrôle (du) marché, notamment dans les situations tendues ».
Le projet d’accord sera soumis à une consultation de place, puis envoyé pour validation à Bruxelles. L’objectif est que la nouvelle régulation soit arrêtée début 2024.
Par Muriel Motte, publié le 8 novembre 2023 à 17h42 , mis à jour le 8 novembre 2023 à 17h44
Photo en titre : Photo d’illustration du siège EDF. – Sipa Press
https://www.lopinion.fr/economie/prix-de-lelectricite-nucleaire-la-lumiere-au-bout-du-tunnel
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