Le projet de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point, en Angleterre, porté par EDF, est « indispensable à la pérennité de la filière nucléaire française« , estiment jeudi l’Union fédérale des syndicats du nucléaire CFDT (UFSN-CFDT) et la CFDT-Areva.
Les deux organisations soulignent dans un communiqué qu’elles « soutiennent » ce projet, qui devrait être abordé par le président François Hollande lors de sa rencontre jeudi soir avec la nouvelle Première ministre britannique, Theresa May.
EDF a estimé à plusieurs reprises que le Brexit ne remettait pas en cause ce projet contesté de 18 milliards de livres (environ 21,7 milliards d’euros). Une décision finale d’investissement doit désormais être prise par le conseil d’administration de l’électricien, dès lors que Londres aura confirmé son soutien.
La CFDT « redoute que la décision ne soit pas favorable (…) et donc contraire aux intérêts de la filière française » du nucléaire. Selon elle, cela « conduira inévitablement à la fermeture d’usines, à des bassins d’emploi sinistrés, à la perte de plusieurs milliers d’emplois » chez Areva et les sous-traitants du nucléaire.
Si tel était le cas, « la responsabilité de ce fiasco sera portée par l’État, EDF et tous ceux qui se sont positionnés contre ce projet« , conclut l’UFSN-CFDT, qui regroupe quasiment tous les syndicats CFDT du nucléaire (Andra, CEA, Areva, sous-traitants…), mais pas celui d’EDF, affilié à la fédération chimie énergie.
Les fédérations de l’énergie CGT, CFE-CGC et FO demandent, elles, au contraire depuis des mois le report de ce projet, craignant qu’il ne fragilise les finances d’EDF. Mercredi, elles en ont appelé au président Hollande pour empêcher « tout passage en force » de la direction du groupe « fin juillet« , à l’occasion d’un conseil d’administration prévu la semaine prochaine.
Si la décision était prise à ce moment, cela constituerait pour elles un « véritable pied de nez au dialogue social » compte tenu de l’action en justice initiée contre l’électricien par le comité central d’entreprise, qui rassemble les quatre syndicats représentatifs (CGT, CFDT, CFE-CGC et FO). Une audience est fixée au 22 septembre.
La CFDT-Energie avait déploré de son côté début juillet « l’extrême tension » autour de ce dossier. Hinkley Point est « le seul projet neuf dans les radars d’EDF et de la filière nucléaire française« , a souligné auprès de l’AFP Vincent Rodet, son coordinateur pour le groupe EDF.
http://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/actualites/le-projet-hinkley-point-indispensable-pour-la-filiere-nucleaire-selon-la-cfdt-du-nucleaire_1814769.html
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