Si l’humanité n’a plus eu recours à la bombe nucléaire depuis les bombardements américains d’Hiroshima et Nagasaki, l’arsenal nucléaire mondial n’a cessé de s’agrandir au fil du XXème siècle, et ces armes de destruction massive de se perfectionner. Qu’occasionnerait l’explosion de la plus puissante bombe nucléaire au monde ?
Alors, qui a la plus grosse ? Au petit jeu de la puissance nucléaire, la France peut se targuer de se tenir sur la troisième marche du podium des pays possédant le plus gros arsenal, avec quelque 300 ogives, loin derrière les deux mastodontes que sont la Russie (7 300 ogives) et les États-Unis (6 970), qui se partagent à eux seuls 92% de l’arsenal nucléaire mondial, établi à environ 15 600 bombes (16 300 en 2015). Selon le site Irenees.net, celles-ci sont réparties dans seulement neuf pays dont les trois précédemment cités, auxquels s’ajoutent la Chine (260 ogives), le Royaume-Uni (215), le Pakistan (125), l’Inde (115), Israël (entre 60 et 400) et la enfin la Corée du Nord, qui dispose de moins de dix de ces ogives. C’est simple : avec la puissance nucléaire que l’on possède, nous pourrions détruire la planète des dizaines de fois. Si ce fait vous impressionne, préparez-vous : une vidéo mettant en perspective l’évolution de la puissance nucléaire a été postée sur YouTube le 7 octobre 2016 par la chaîne RealLifeLore, indique le site Science Alert.
Toujours plus gros
Depuis 1945, ces puissances nucléaires ont procédé à 2 475 essais nucléaires, encore une fois orchestrés par les deux géants russe et américain. Une manière d’évaluer les progrès effectués dans le domaine. On peut constater dans cette vidéo qu’en cas de guerre mondiale nucléaire, nous aurions de bonnes chances d’éradiquer l’humanité de la surface du monde. Tout d’abord par le nombre d’ogives nucléaires que nous possédons sur Terre, mais également par la puissance décuplée de celles-ci au fil des années. L’exemple donné dans la vidéo est frappant : alors que les champignons nucléaires dégagés par les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki (la bombe Little Boy), dont l’explosion équivaut à 15 et 21 kilotonnes de TNT (un kilotonne est égal à 1 000 tonnes) ont atteint respectivement des hauteurs de 6 000 et 7000 mètres, soit de quoi venir titiller le sommet de l’Everest, celui de la bombe nucléaire actuelle des États-Unis, la bombe B83, 80 fois plus puissante que Little Boy, s’élève à 20 kilomètres de haut, soit sept à huit de plus que l’altitude à laquelle volent les avions de ligne. Une explosion équivalente à celle de 1,2 mégatonne, soit 1 200 kilotonnes de TNT. De quoi dépasser la troposphère et entrer dans la stratosphère, située à 16 kilomètres au-dessus du niveau de la mer.
Vous trouvez cela impressionnant ? Ce n’est rien à côté de la bombe à hydrogène Castle Bravo, ogive nucléaire la plus puissante jamais testée par les États-Unis, dont le champignon s’élève à… 30 kilomètres de haut. Mille fois plus puissante que la bombe larguée sur Hiroshima, son explosion est comparable à celle de 15 mégatonnes de TNT. Voyez plutôt :
Tsar Bomba, la plus grosse explosion d’origine humaine de tous les temps
Vous croyez être allé au bout ? Vous vous trompez ? L’essai nucléaire le plus puissant jamais réalisé a été orchestré par l’Union soviétique en 1961. La Tsar Bomba est expérimentée dans l’archipel russe de Nouvelle-Zemble, au nord des côtes continentales. L’explosion, d’une puissance équivalente à celle de 50 mégatonnes de TNT, soit plus de 3 300 fois celle d’Hiroshima, était si puissante qu’elle a soufflé des vitres et fenêtres des habitations en Norvège et en Finlande, pays pourtant situés à plus de 500 kilomètres de distance, et a failli détruire l’avion qui avait largué la bombe. Son champignon, quant à lui, a aisément dépassé les 40 kilomètres d’altitude, celle à laquelle a sauté le parachutiste (vidéo) et sauteur extrême Felix Baumgartner le 14 octobre 2012. Et tout cela n’était qu’une expérience à échelle réduite de ce dont étaient théoriquement capables les scientifiques russes : une bombe encore deux fois plus puissante, à la puissance de 100 mégatonnes de TNT dont le champignon irait pénétrer la mésosphère, à 50 kilomètres d’altitude. Pour donner un exemple de ce que provoquerait une Tsar Bomba larguée sur Paris – et nous parlons bien là de la Tsar Bomba à « seulement » 50 mégatonnes de TNT –, une boule de feu de la taille de la ville intra-muros désintégrerait quasi-instantanément toutes traces de vie, tandis que le souffle de l’explosion achèverait cette destruction spectaculaire dans les 35 kilomètres aux alentours. Les survivants seraient brûlés au troisième degré. Adieu Paris et sa banlieue, donc.
Pour voir en vidéo les explosions les plus grosses du monde :
http://www.atlantico.fr/decryptage/quelle-taille-ferait-champignon-bombe-nucleaire-plus-puissante-au-monde-2849463.html
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