ENGIE RELÈVE SES PROVISIONS SUR SON PARC NUCLÉAIRE EN BELGIQUE

engieNouvelle tuile pour Engie. Pour tenir compte de la faiblesse des taux d’intérêt, les autorités belges obligent le producteur d’électricité à réduire le taux d’actualisation utilisé pour le calcul de ses provisions nucléaires.

L’énergéticien va augmenter de 1,8 milliard d’euros ses provisions pour couvrir le financement du démantèlement futur de ses installations nucléaires en Belgique et la gestion de l’aval du cycle du combustible.

Judith Hartmann, directrice financière d’Engie avait mis en garde les investisseurs sur ce point en novembre dernier lors de la publication des comptes trimestriels du groupe.

Elle avait alors rappelé que la révision triennale des provisions pour le nucléaire, prévue par la loi belge du 11 avril 2003, aurait lieu en fin d’année. Compte tenu de la faiblesse des taux d’intérêt, il était donc raisonnable d’anticiper une révision en baisse du taux d’actualisation, conduisant ainsi à une augmentation du montant de la provision. Selon la dirigeante, il faut ajouter environ 110 millions d’euros aux provisions chaque fois que le taux d’actualisation baisse de 10 points de base. Quant à l’impact sur le bénéfice net courant part du groupe pour 2017, il s’élève à environ 10 millions d’euros là aussi pour une variation de 10 points de base.

Dans son avis rendu le 12 décembre, la Commission des Provisions Nucléaires (CPN) a effectivement abaissé le taux d’actualisation qui passe de 4,80% (à fin 2015) à 3,50% (à fin 2016) avec un taux d’inflation inchangé de 2%.

Ainsi pour 130 points de base de baisse, l’effet est de 1,4 milliard d’euros sur les provisions et de 130 millions sur le résultat net courant 2017.

Au final, le montant total des provisions communiqué par Engie, 1,8 milliard d’euros, intègrerait selon nous une modification du scénario industriel pour environ 400 millions d’euros.

Par l’intermédiaire de sa filiale Electrabel, Engie détient et fait fonctionner sept réacteurs nucléaires en Belgique pour une capacité totale de 5,9 gigawatts, soit 8% environ des capacités totales du groupe.

En réaction à cette annonce, plusieurs analystes ont ajusté leurs anticipations de bénéfice net par action pour les deux prochains exercices. L’augmentation des provisions pour démantèlement n’aura pas d’impact sur le résultat 2016. Ainsi l’anticipation médiane de bénéfice net par action recule à 0,98 euro pour 2017 et à 1,02 euro pour 2018.

De son coté, Moody’s n’a pas modifié son rating. L’agence de notation financière maintient sa note de dette à long terme à A2 avec une perspective stable. Néanmoins, elle juge que l’augmentation des provisions nucléaires affaiblira les ratios d’endettement du groupe dont la dette nette ajustée s’élevait à 44,9 milliards d’euros à fin 2015. Ce montant calculé par Moody’s intègre la dette financière nette de 29,9 milliards et les autres engagements du groupe.

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