L’AUTORITÉ DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE RÉCLAME PLUS DE MOYENS

ASN moyensLe président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a réclamé mercredi plus de moyens pour pouvoir assurer sa mission de contrôle des installations nucléaires françaises, qui doit aussi être réformée face aux enjeux majeurs du secteur.
L’ASN et son bras technique l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) auraient besoin d’« une vingtaine de millions d’euros » supplémentaires, a déclaré Pierre-Franck Chevet, lors de ses vœux à la presse.
Actuellement, le système de contrôle coûte autour de 300 millions d’euros par an, a-t-il précisé, tandis que les opérateurs de la filière payent « à peu près 600 millions d’euros par an » dans le cadre d’une taxe liée aux installations nucléaires mais pas totalement affectée à cette mission.
« Ce que nous avons en tête c’est qu’une partie de ces taxes soient réaffectées au système de contrôle, qu’elles ne passent pas par le budget général« , et que leur utilisation par l’ASN et l’IRSN se fasse « sous le contrôle du Parlement« , comme cela existe dans d’autres pays, a défendu M. Chevet.
Dans un souci de transparence, l’ASN serait aussi favorable à ce que le financement du contrôle de la sûreté soit inclus sur la facture d’électricité des Français.
Le budget supplémentaire permettrait de recruter davantage de personnel au sein des deux instances, alors qu’elles ont à gérer les vérifications d’anomalies détectées sur plusieurs équipements nucléaires, l’étude du renouvellement des centrales nucléaires ou encore le futur grand programme de maintenance des centrales d’EDF.
Les effectifs de l’ASN et l’IRSN se montent à environ 1.000 personnes actuellement et il en faudrait 1.200, selon M. Chevet.
Par ailleurs, le président de l’ASN a rappelé la nécessité d’une réforme du système de contrôle des installations nucléaires, pour éviter que ne se reproduise la situation à l’usine du Creusot d’Areva où des anomalies dans des dossiers de fabrication avaient échappé à la vigilance du groupe nucléaire comme de l’ASN.
« Il faut qu’on change un peu nos pratiques« , a-t-il dit, proposant par exemple que certaines opérations d’essais et de mesures soient faites « par des laboratoires indépendants externes« .
Des contrôles externes se justifieraient aussi « à des moments où il y a peut-être plus de risques de falsifications« , comme en cas de nouveau procédé de fabrication, d’opérations réalisées par un nouveau fournisseur, a détaillé Pierre-Franck Chevet.
L’Autorité de sûreté a créé un groupe de travail qui rendra ses propositions « à la fin du premier semestre« .
De telles réformes ne pourront pas exonérer les opérateurs, EDF et Areva en tête, de leurs responsabilités de contrôles, a-t-il toutefois insisté.

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