Il y a 6 ans, le 11 mars 2011, le Japon vivait la catastrophe de Fukushima. Au total, plus de 160 000 habitants ont quitté le secteur de la centrale nucléaire endommagée par un tsunami après un tremblement de terre, soit sur ordre des autorités, soit par peur des radiations. Mais il reste encore beaucoup de monde pour s’occuper du site contaminé. En effet, plus de 6 000 personnes travaillent à démanteler la centrale, rapporte vendredi le Tages-Anzeiger <http://www.tagesanzeiger.ch/wissen/technik/die-wahrheit-unter-truemmern/story/28944708> qui s’est rendu sur les lieux.
Et les travaux gigantesques vont occuper ces travailleurs jusqu’en 2050 au moins. Pour des coûts pharaoniques puisqu’ils sont désormais estimés à 187 milliards de francs (175 milliards d’euros), selon le Tagi. Un montant qui est encore appelé à grimper.
Car Tepco, l’opérateur de la centrale, ne sait toujours pas réellement dans quel état se trouvent les réacteurs qui ont fondu. L’intérieur de la centrale est en effet jonché de gravats contaminés et bloque le chemin aux robots. Des robots qui n’arrivent de plus pas à supporter le rayonnement extrêmement élevé au-delà d’une période courte. En effet, le degré de radioactivité est énorme, au point qu’un humain mourrait en quelques minutes, selon un responsable.
Causes du drame toujours pas claires
Six ans après, le mystère demeure sur ce qu’il s’est réellement passé au moment du drame. Selon un ingénieur nucléaire cité par le Tages-Anzeiger, le tsunami et le tremblement de terre ne seraient pas les seuls en cause. Ils ont été sans doute les éléments déclencheurs de l’accident, mais celui-ci se serait produit même sans cela, affirme l’expert qui fait partie d’une commission parlementaire chargée du cas. Selon lui, l’origine de la panne n’a pas encore été clairement établie et les lacunes de sécurité étaient nombreuses dans la centrale.
Un autre ingénieur nucléaire cité par le Tagi abonde dans son sens. Le gouvernement affirme que le Japon applique les mesures les plus strictes du monde en matière de nucléaire. «Mais le concept de sécurité de l’industrie atomique nippone souffre toujours de déficiences», estime-t-il. Dans ces conditions, on ne devrait plus faire tourner une centrale nucléaire, selon lui.
http://www.tdg.ch/monde/asie-oceanie/Demanteler-Fukushima-une-facture-a-187-milliards/story/16538294
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