Le gouvernement français repousserait à 2035(NDLR : et peut-être plus) l’objectif de réduction de 75 % à 50 % de la part de l’atome dans la production d’électricité nationale.
La France va-t-elle confirmer son soutien aux énergies renouvelables ? Alors que le gouvernement doit présenter, à la fin du mois d’octobre, la feuille de route énergétique du pays, les professionnels s’alarment d’une baisse des ambitions nationales en la matière. Cette Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) doit notamment dessiner, pour la décennie à venir, la trajectoire de la réduction de la part du nucléaire et de la montée en puissance des renouvelables.
C’est du moins ce que prévoyait la loi de transition énergétique <https://www.legifrance.gouv.fr/affichLoiPubliee.do?idDocument=JORFDOLE000029310724&type=general&legislature=14> , votée en 2015, qui fixait comme objectif de réduire à 50 % (contre 75 % aujourd’hui) la part de l’atome dans la production d’électricité d’ici à 2025. Depuis, les autorités ont renoncé à cette date, et s’orientent, selon plusieurs sources, vers un nouvel objectif à 2035.
Mais si le nucléaire diminue moins vite que prévu, cela pourrait conduire le gouvernement – et en particulier le ministère des finances – à modérer la trajectoire française sur la période. Les professionnels craignent une baisse des appels d’offres pour certaines filières jugées plus onéreuses, ou dont les technologies ne sont pas arrivées à maturité, et qui nécessitent donc un soutien public plus important.
« L’ouverture d’une boîte de Pandore »
L’exécutif pourrait ainsi être tenté de favoriser, par exemple, le solaire au détriment de l’éolien en mer. Il s’est par ailleurs désengagé cet été d’une filière hydrolienne naissante, estimant que les coûts étaient trop importants.
D’autant que la France n’est pas en avance sur ses objectifs : la part des renouvelables dans la consommation d’énergie doit atteindre 23 % en 2020 et la trajectoire actuelle mettrait le pays « entre 17 % et 19 % » en 2020, d’après le Syndicat des énergies renouvelables (SER).
Les industriels des renouvelables nourrissent également une autre préoccupation : la loi de transition énergétique devra être modifiée pour y inscrire le changement concernant l’objectif de 2025. « Notre inquiétude, c’est que ce soit l’occasion pour certains de revoir les objectifs d’énergies renouvelables. », explique Jean-Louis Bal, président du SER, qui redoute « l’ouverture d’une boîte de Pandore ».
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/10/06/le-report-de-la-baisse-du-nucleaire-inquiete-le-secteur-des-energies-renouvelables_5365549_3234.html
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