Saisi par Orano, la multinationale française spécialisée dans le secteur de l’énergie, nucléaire notamment, le tribunal de grande instance de Paris a rendu sa décision en référé. Greenpeace ne pourra pas s’approcher à moins de 250 mètres de convois qui transportent des matières radioactives.
L’audience qui opposait Orano (ex-Areva) à Greenpeace s’est déroulée ce lundi 15 juillet devant le tribunal de grande instance de Paris. Le groupe nucléaire avait assigné en référé Greenpeace pour faire cesser les actions que l’organisation écologiste mène régulièrement contre les transports de déchets nucléaires par le train notamment. Le tribunal a rendu sa décision ce vendredi 19 juillet 2019 : il est interdit aux militants antinucléaires de s’approcher à moins de 250 mètres de convois qui transportent des matières radioactives.
La demande d’Orano faisait suite à l’action menée au mois de juin par des militants écologistes qui avaient repeint et tagué des cuves, deux convois partis de la Manche et transportant des déchets radioactifs. Ces militants voulaient dénoncer la dangerosité de ces transports. L’avocat de Greenpeace avait plaidé la relaxe.
Orano obtient gain de cause
La multinationale Orano (autrefois Cogema, puis Areva) dont l’usine de retraitement est implantée à la Hague dans la Manche depuis 1966, a donc été entendue par la justice: Greenpeace ne pourra pas s’approcher des convois de transports de matière nucléaire à moins de 250 mètres. La mesure est en vigueur jusqu’au 25 septembre prochain. Les militants de Greenpeace sont également enjoints à “ne pas bloquer ou tenter de bloquer l’accès et la sortie de sites de départ et de destination ni gêner ou entraver d’une quelconque façon les opérations de chargement ou de déchargement des matières et déchets nucléaires et radioactifs« .
Chaque contrevenant s’expose à 1500 euros d’amende. Pour Orano, cette décision de justice prouve que les actions menées par Greenpeace sont illégales.
Greenpeace estime être bâillonné
Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France : “Greenpeace France regrette profondément cette décision de justice particulièrement sévère et prévoit de faire appel. Il est invraisemblable de vouloir bâillonner de la sorte Greenpeace France ses militant-e-s et ses salarié-e-s qui ont agi en toute non-violence pour dénoncer le manque de transparence sur les convois radioactifs qui circulent en permanence dans des lieux publics. »
Par Juliette Lemeunier, France Bleu Cotentin, France Bleu, France Bleu Normandie (Calvados – Orne)
Publié le Vendredi 19 juillet 2019 à 16h51 –
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/greenpeace-ne-pourra-plus-s-approcher-des-convois-nucleaires-decision-rendue-ce-vendredi-19-juillet-1563547417
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