« OBJECTIF TERRE »: L’ÉPINEUSE QUESTION DU TRAITEMENT DES DÉCHETS NUCLÉAIRES

Emmanuel Macron est rentré de son voyage en Chine. Le climat a été très présent dans les conversations avec son homologue Xi Jinping. Il a notamment été question de la construction d’une usine de traitement des déchets nucléaires en Chine.

Ce serait le 1er site de retraitement en Chine. Il sera conçu et équipée par la multinationale française Orano, l’ex-Areva. L’usine pourrait traiter jusqu’à 800 tonnes de combustible usagé par an. Une partie pourrait même être recyclée sous forme de “MOX”, ce mélange de plutonium usagé et d’uranium qui peut être ensuite réinjecté dans les centrales.

Le secteur du nucléaire connait un vrai boom en Chine. Le pays compte 48 réacteurs en activité, 10 autres sont en construction, donc forcément se pose la question du traitement des déchets radioactifs. Pour le moment ils sont juste stockés dans des piscines temporaires.

Le contrat est en négociation depuis une dizaine d’années, il pourrait être enfin signé d’ici le 31 janvier prochain. Un méga contrat évalué à plus de 20 milliards d’euros. Plus de la moitié irait directement dans les poches d’Orano. Il faudra ensuite une dizaine d’années de construction pour que l’usine voit le jour.

En France, que deviennent les déchets nucléaires?

On a aussi une usine de retraitement des déchets nucléaires, c’est l’usine de la Hague, l’une des plus importantes au monde. C’est d’ailleurs elle qui doit servir de modèle pour la future usine chinoise. Mais au final sur l’ensemble des déchets, seulement une partie peut être recyclée. Générant alors de nouveaux déchets radioactifs, certains extrêmement dangereux.

La plupart des déchets sont simplement stockés à vie. On estime qu’il y a aujourd’hui un peu plus de 1,6 millions de m3 de déchets radioactifs en France, l’équivalent de 400 piscines olympiques. Ils sont stockés sur plus de 950 sites partout dans le pays. Des sites qui arrivent petit à petit à saturation. 

D’ici 2025, il faudra soit produire moins de déchets – ce serait l’idéal mais on n’est pas parti pour – soit trouver d’autres lieux de stockage. Des lieux qui font toujours polémique. À Bure dans la Meuse, un site de stockage est en projet pour enfouir les déchets à la durée de vie la plus longue à 500m de profondeur. Il pourrait voir le jour en 2026.

Par Géraldine de Mori (avec J.A.), publié le 07/11/2019 à 09h42

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