DES FORAGES À LA CENTRALE NUCLÉAIRE DE CIVAUX POUR REFROIDIR LES RÉACTEURS

Des forages pour une ressource en eau immédiatement disponible et refroidir les réacteurs en cas d’incident majeur sont en cours à la centrale nucléaire de Civaux. Une mesure post-Fukushima.

Il y a de l’eau sous la centrale nucléaire de Civaux. À 50 mètres de profondeur. EDF a eu l’autorisation de forer le sous-sol pour atteindre la nappe phréatique. Les travaux ont commencé en février 2022. Depuis la catastrophe de Fukushima le 11 mars 2011, le secteur nucléaire se dote de moyens techniques pour parer tout risque de danger. À Civaux, les forages en cours dans l’enceinte de la centrale sont une des mesures post-Fukushima. Cette eau souterraine doit refroidir les réacteurs si besoin.

« Parvenir à 40 ou 60 m3 d’eau par heure si besoin » Le site de Civaux dispose déjà d’une réserve de 20.000 m3 d’eau, stockés sur place. L’eau des puits de captage viendra en complément. « Nous réalisons deux forages à 50 mètres de profondeur et un troisième forage est possible en fonction du débit qu’on trouvera. L’objectif est de parvenir à 40 ou 60 m3 d’eau par heure en cas de besoin », indiquent Hugues de Kerret, chef de section génie civil et Alexandre Peltier, chargé d’affaire génie civil, qui supervisent le chantier de forages mené par l’entreprise Sade.

Les puits devraient être opérationnels à compter du premier semestre 2023. À chaque puits sera raccordé un réacteur, le troisième forage faisant office de ressource possible. « Ces puits sont là en cas d’accident grave, précise Emmanuel Pedrono, chargé de communication de la centrale. Ils ne doivent jamais servir, juste lors des tests. » Dans le jargon nucléaire, on parle de « source d’eau ultime ».

Ces forages ne viennent pas non plus compenser le faible débit estival de la Vienne qui coule à 600 mètres de la centrale et dont l’eau refroidit les réacteurs. « S’il n’y a plus assez d’eau dans la Vienne, on a la possibilité de refroidir les réacteurs à l’arrêt avec notre réserve de 20.000 m3, poursuit Emmanuel Pedrono. Si on est coupé en eau de la Vienne, on arrête de produire. Quand on arrête un réacteur, il y a toujours de la chaleur produite, il faut 20 jours pour le refroidir. »

Autre ressource en eau disponible, celle qui est retenue au pied des tours réfrigérantes (d’où s’échappe la vapeur d’eau) dans un bassin de deux mètres de haut et de 150 m de diamètre.

Publié le 25/05/2022 à 06h26, mis à jour le 25/05/2022 à 10h23

Photo en titre : Trois puits de captage dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Civaux vont chercher l’eau à 50 mètres de profondeur. © (Photos Mathieu Herduin)

https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/des-forages-a-la-centrale-nucleaire-de-civaux-pour-refroidir-les-reacteurs

NDLR : Pomper dans les nappes phréatiques pour refroidir les centrales nucléaires en cas d’incident majeur ! Ce problème n’existerait pas si nous choisissions de développer le solaire et l’éolien au lieu du nucléaire. À méditer !