LE NOUVEAU SOUS-MARIN RUSSE « BELGOROD » : UNE PLATEFORME D’ESPIONNAGE ET D’ARMES NUCLÉAIRES ?

Le Belgorod est le plus long sous-marin du monde. Le géant des mers vient d’être livré à la marine russe. Bien que présenté comme destiné à la recherche, il pourrait lancer des « mégatorpilles » nucléaires, avancent des experts.

Le Belgorod a été livré à la marine russe au début du mois de juillet dans le port russe de Severodvinsk donnant sur la mer Blanche, à l’ouest de la Russie. Le mastodonte des mers serait le sous-marin le plus long du monde avec ses 184 mètres, contre 171 pour son homologue de la marine américaine. Il pourrait être le point de départ d’une nouvelle guerre froide sous-marine, relève CNN le samedi 23 juillet. Selon son constructeur, il s’agirait d’un navire de recherche, permettant à la Russie de mener « des expéditions scientifiques et des opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées« .

Mais certains analystes l’imaginent déjà comme une plateforme d’espionnage et voire d’armes nucléaires. Pour ces derniers, il s’agirait d’une version modifiée des sous-marins russes à missiles guidés Oscar II, qui a été allongée dans le but d’accueillir à terme les premières torpilles furtives à armement nucléaire du monde, ainsi que des équipements destinés à l’espionnage.

Il pourrait lancer des « Poséidon« 

Car la particularité de cet immense sous-marin est qu’il transporterait, et qu’il pourrait lancer, selon l’agence TASS, des torpilles à capacité nucléaire appelées « Poséidon« , actuellement en cours de développement, censées être lancées à des centaines de kilomètres de distance. Des « mégatorpilles nucléaires uniques dans l’histoire du monde« , s’alarmait un expert américain en sous-marins sur le site Navalnews en mars dernier. Il s’agirait cependant d’une arme en développement qui ne serait effective, au plus tôt, qu’en 2027.

Mais pour d’autres, le sous-marin serait plus un navire d’essai pour la future classe de sous-marins à propulsion nucléaire russe Khabarovsk, dont le premier pourrait être lancé cette année. Il pourrait aussi être une plateforme d’espionnage, d’où partiraient des submersibles menant des missions spéciales secrètes. Ces hypothèses sont-elles tangibles, dans un contexte où l’information et les forces supposées de chaque « camp » font l’objet de savants calculs et de surveillance ? Le mystère entourant le monstre sous-marin n’est pas près de se lever.

Par Stéphanie Bascou, publié le 24/07/2022 à 15h43, mis à jour le 25/07/2022 à 07h14

Photo en titre : photo Belgorod sous-marin russe alexyz3d / getty images

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