XAVIER BETTEL NARGUE LES FRANÇAIS ET SE RANGE DU CÔTÉ ALLEMAND

« L’énergie nucléaire ? Elle n’est pas sûre, pas rapide, pas bon marché et elle n’est pas respectueuse du climat » a déclaré le Premier ministre du Luxembourg à Bruxelles.

« Avec des drapeaux européens dessus, ce serait une arnaque« , a lancé dès son arrivée, Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg, allié de Berlin dans le rejet de l’atome. Au-delà de ces aspects, Xavier Bettel a également rappelé qu’il était encore difficile de savoir comment traiter les déchets nucléaires et que « des accidents comme Fukushima ou Tchernobyl ont clairement montré ce qu’il peut se passer en cas de panne« .

Une réunion bilatérale franco-allemande est prévue vendredi matin alors que les relations entre les deux pays sont tendues depuis des mois.

Le contexte est difficile pour le président français Emmanuel Macron, confronté à des manifestations en France contre sa réforme des retraites. Mais aussi pour le chancelier allemand Olaf Scholz, empêtré dans les divisions de sa coalition.

Paris et Berlin se sont affrontés la semaine dernière sur la place du nucléaire dans une proposition de règlement de la Commission européenne en matière de politique industrielle.

La France et une dizaine d’États qui misent sur cette technologie souhaitaient obtenir la reconnaissance de l’atome dans les moyens à soutenir pour décarboner l’économie, contre l’avis de l’Allemagne et d’une poignée de pays antinucléaires.

Finalement, Paris a obtenu que le nucléaire soit mentionné, arrachant une victoire symbolique. Mais, en pratique, la filière ne bénéficiera quasiment d’aucun des avantages prévus par le texte comme l’accélération des procédures d’autorisation de projets ou les facilités de financements qui profiteront aux énergies renouvelables.

« Le nucléaire peut jouer un rôle dans les efforts de décarbonation (…) Mais seules les technologies zéro émission jugées stratégiques pour l’avenir auront pleinement accès aux avantages et bénéfices (du texte), c’est le cas de technologies nucléaires de pointe dans certains domaines, mais pas tous« , a reconnu jeudi soir la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Une bataille s’annonce déjà pour remanier le texte lors des négociations parmi les États membres et au Parlement européen.

Un autre sujet, qui ne figure pas officiellement à l’ordre du jour de ce Sommet, est l’interdiction de la vente de voitures à moteur thermique à partir de 2035. Une décision qui avait en fait déjà été prise, est à présent relancée par l’Allemagne. « Ce ne serait pas souhaitable », a déclaré Xavier Bettel: « Nous ne voudrions pas mettre cela ni le sujet de l’énergie nucléaire à l’ordre du jour« .

Le Sommet de Bruxelles, qui se poursuivra vendredi, pourrait aussi aborder la problématique de la compétitivité de l’industrie européenne.

Par RTL, publié le 25.03.2023 à 16h22

Photo en titre : © AFP

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