ÉNERGIE. PLUS D’UNE CENTAINE DE DÉPUTÉS RÉCLAMENT UN DÉBAT PUBLIC SUR LA PLACE DU NUCLÉAIRE

Plus d’une centaine de députés ont saisi mardi 25 octobre 2022 la Commission nationale du débat public (CNDP) pour réclamer la tenue d’un débat sur « la place du nucléaire dans le mix énergétique de demain », ont annoncé les députés Europe Écologie – les Verts, à l’initiative de cette démarche.

Commission nationale du débat public (CNDP) va lancer à compter de jeudi 27 octobre 2022 un débat sur la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR 2, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, et qu’une autre concertation gouvernementale générale sur l’énergie a commencé le 20 octobre, les députés considèrent ces démarches comme « insuffisantes ».

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Trop peu de débats publics sur les questions énergétiques

Au total, 105 députés issus de cinq groupes politiques – Europe Écologie – les Verts (EELV), la France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), le Modem (un seul député, Hubert Ott) et Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires (Liot, un député, Paul Molac) – ont saisi la CNDP, mais d’autres pourraient se rajouter, a indiqué la députée EELV de la Drôme Marie Pochon, à l’origine de la saisine, avec Julien Bayou.

« Nous constatons que les espaces dédiés à un débat public sur les questions énergétiques sont largement insuffisants », a-t-elle expliqué.

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Cette saisie de la CNDP par des députés est « inédite », a relevé Julien Bayou. Elle vise à réclamer qu’un « vrai débat puisse s’engager sur la question énergétique », et pas seulement sur la décision, par le seul chef de l’État, de la construction de six nouveaux EPR.

Un débat avant le vote des députés

Il a regretté le « schéma actuel », où « un candidat dit dans un discours à Belfort, “on va faire six EPR de plus”, en bout de course l’Assemblée va le voter […], et ensuite il y aura une consultation publique où les gens pourront décider si les cheminées seront de couleur blanc cassé ou gris ciment ».

« Nous proposons d’avoir un débat très en amont » de la loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC), qui doit déterminer avant le 1er juillet 2023 les priorités d’actions de la politique énergétique nationale, pour « rendre le pouvoir de décision à la population », a-t-il expliqué.

Pour Marie Pochon, la concertation gouvernementale sur l’énergie lancée le 20 octobre « n’offre pas les garanties de neutralité et d’indépendance suffisantes ».

« Ne pas avoir peur du peuple »

La saisine de la CNDP « est salutaire, le gouvernement ne doit pas avoir peur du peuple », a aussi souligné l’insoumise Clémence Guetté, tout en reconnaissant que tous les groupes signataires n’avaient pas la même approche du mix énergétique nécessaire.

« À la fin, nous ne voterons peut-être pas la même chose sur le nucléaire », a aussi reconnu le socialiste Dominique Potier, mais « nous croyons en la science pour éclairer les débats », citant « le foisonnement de production » des agences d’État, instituts et ONG.

Par Ouest-France, avec AFP, publié le 25/10/2022 à 13h40

Photo en titre : La centrale nucléaire de Saint-Laurent-Nouan dans le Loir-et-Cher. | THOMAS BRÉGARDIS / OUEST-FRANCE

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