À ARRAS, CE PROJET DE « MICRO-CENTRALE NUCLÉAIRE » QUI DÉRANGE

Les élus de la Communauté urbaine d’Arras ont établi un plan action énergie qui aboutirait sur l’implantation d’une « micro-centrale nucléaire« . Le projet divise.

La Communauté urbaine d’Arras (CUA) pourrait accueillir une « micro-centrale nucléaire » dans les années à venir. Depuis janvier 2022, un groupe énergie se réunit régulièrement pour avancer sur le sujet de la transition énergétique.

« Avec les événements récents, les élus ont souhaité accélérer la cadence et mettre en place un plan action énergie », précise la CUA. Dans ce plan figure un nom, celui de Naarea. Cette start-up française pour implanter une mini-centrale nucléaire dans le Grand Arras. Ce projet dérange certains habitants et élus de l’opposition. 

Naarea cherche actuellement des territoires où s’installer pour y produire du « nucléaire vert » avec les combustibles irradiés de La Hague.

La CUA est intéressée car elle souhaite « accompagner la société Naarea sur une étude de faisabilité concernant le déploiement d’une production d’électricité par micro-centrale nucléaire implantée localement ». 

 Une pétition en ligne lancée contre ce projet

L’objectif de la Communauté urbaine est de « développer un mix énergétique plutôt que de tout miser sur une seule énergie ». Mais cela ne plait pas forcément aux élus d’opposition qui ont lancé une pétition en ligne contre ce projet à la fin du mois de janvier 2023. 

« Cette micro-centrale nucléaire nécessitera l’acheminement sur site de déchets particulièrement dangereux, avec toutes les questions de sécurité qui se posent :  quels riverains seraient concernés par les transports de matières radioactives ? », se questionnent les élus régionaux écologistes des Hauts-de-France.

Comment fonctionne cette « micro-centrale nucléaire » ?

Sur son site internet, la start-up parisienne précise qu’elle a pour ambition de « produire en grande série ses micro-centrales de production d’énergie et de se positionner comme exploitant afin de vendre l’énergie produite aux consommateurs industriels« .

Ces micro-générateurs Naarea sont composés « d’un réacteur à fission miniaturisé et de ses composants annexes (échangeurs, groupe turbo-alternateur, convertisseurs de puissance, contrôle commande, sécurité et redondance) intégrés dans un faible volume« .

Les containers pourraient produire entre 10 et 40 mégawatts et auraient une autonomie allant de 3 à 7 ans.

EELV Artois et Nord-Pas de Calais, auteurs de cette pétition, pointent une technologie « non aboutie » : « Non seulement la technologie en question n’est pas aboutie à ce stade mais elle n’est pas non plus une solutionénergétique d’avenir pour l’humanité et la planète’. » 

Les élus écologistes déplorent le fait qu’aucune consultation n’ait été réalisée auprès d’eux ou auprès des habitants, « aucun débat n’a eu lieu sur le territoire sur ce sujet crucial ». Les élus demandent « l’arrêt immédiat de toute étude d’implantation d’une centrale nucléaire sur le territoire, fût-elle mini ou micro ». 

Naarea promet du « nucléaire vert » 

Certains habitants sont également remontés contre ce projet : « Aucune discussion citoyenne, aucune proposition en ce sens lors des dernières campagnes électorales. Alors qu’est-ce qu’un projet tel que celui-ci vient faire chez nous de manière abrupte et autoritaire ? », lâche un Arrageois. 

« Multiplier les sites nucléaires et les opérateurs, c’est augmenter les risques de catastrophes et d’accidents au-delà de l’acceptable », assure un autre. 

On n’a pas fini d’en entendre parler !

Par Florian Brassart, publié le 1er février 2023 à 17h54

Photo en titre : Naarea, start-up française, pourrait implanter une « micro-centrale nucléaire » à Arras dans le futur. (©Illustration/Freepik)

https://actu.fr/hauts-de-france/arras_62041/a-arras-ce-projet-de-micro-centrale-nucleaire-qui-derange_57051816.html

NDLR : « du nucléaire vert », chez moi, on appelle cela un oxymore !