Les PDG passent mais le délire criminel demeure. On se croirait revenu au temps des investissements foireux de l’époque Lauvergeon. Orano (ex-Areva) veut investir entre 1,5 et 1,7 milliard d’euros dans une nouvelle installation pour fournir en uranium enrichi… principalement les USA en lieu et place du Russe Rosatom. Un pari plus qu’audacieux misant sur la guerre militaire et économique contre la République de Russie pour une installation délirante, dangereuse, polluante et contaminante qui ne serait opérationnelle au mieux qu’en 2030 et implantée en pleine zone sismique et inondable. Orano poursuivra toutefois son business avec la Russie qui lui enrichi une partie de ses déchets radioactifs en uranium de retraitement (URT) que le nucléariste souhaite imposer dans tous les vieux réacteurs délabrés EDF de l’hexagone.
Les énergéticiens nucléaristes occidentaux, alignés sur la politique guerrière anti-Russe de l’OTAN, veulent détruire l’entreprise russe concurrente Rosatom qui fournit quelques pays nucléarisés en matière fissile uranifère pour les réacteurs atomiques.
Orano (ex-Areva en faillite) voudrait s’accaparer ce nouveau marché « émergent » (1) issu de la guerre et des sanctions occidentales face et en concurrence avec l’autre prédateur et pourvoyeur de mort radioactive anglo-germano-néerlandaise « Urenco« . Son objectif fanatique et illusoire serait d’augmenter de 30% ses capacités de production (3,5 millions d’UTS dès la fin de la décennie, en passant de 7,5 millions aujourd’hui soit 12% du marché mondial à 11 millions d’UTS) d’ici à la fin de la décennie alors que la Russie représente toujours près d’un tiers des approvisionnements des Occidentaux.
Malgré les incompétences : la course folle au toujours plus sur le dos des contribuables et de la santé de la population
Dans cette folle course, le nucléariste tricolore qui a pourtant fait la démonstration de son incompétence tant technique que de stratégie financière avec des investissements douteux et ruineux tant aux USA qu’en Afrique et ailleurs comme pour les EPR de Flamanville et en Finlande, veut saisir l’occasion pour lancer à marche forcée dès septembre 2024 une extension de son usine « Georges Besse II » d’enrichissement de l’uranium (2) du Tricastin (Drôme-Vaucluse). En pleine zone sismique et inondable!
La voracité du marchand de mort nucléaire le conduit à vouloir alimenter dès 2028 (paroles, paroles, paroles) quelques électriciens nucléarisés de la planète en quête d’un nouveau fournisseur en uranium enrichi mais lorgne principalement les États-Unis en vertu du « Russian Suspension Act » (3). L’investissement est colossal : entre 1,3 et 1,7 milliard d’euros mais au vue des budgets prévisionnels passés jamais respectés certainement le double. Et Orano qui a l’habitude de se faire renflouer par l’État – c’est à dire les contribuables – s’en moque.
Orano voudrait profiter, parait-il, de la Commission nationale du débat public pour forcer à une décision de lancement du projet d’extension des capacités d’enrichissement de l’uranium au Tricastin dès cette année. C’est inopportun et incongru mais la nucléocratie se permet tout et encore plus en macronie, faisant fi des réglementations et procédures et de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui appréciera certainement. Une consultation publique en ligne sur internet est lancée jusqu’au 9 avril pour la création de 4 modules supplémentaires d’enrichissement d’uranium naturel situés au Nord de l’Unité Nord (passage de 6 à 10 modules) https://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-gbesse2/index.html (site officiel mais actuellement sans possibilité de laisser directement un avis) ou bien https://www.debatpublic.fr/usine-denrichissement-duranium-georges-besse-ii-3393 (site piloté par Orano lui-même) . Le mieux est d’adresser directement aux « garants » du débat vos remarques :
Hypocrisie : la France dépend aussi de la Russie pour recycler les déchets d’uranium après utilisation dans les réacteurs nucléaires (URT)
Orano et EDF qui ont sur les bras des milliers de tonnes de déchets nucléaires mortels stockés dans l’usine de la Hague (Areva) arrivée à saturation et sur les sites de chacune des 19 centrale nucléaires (EDF) disséminées sur le territoire français ne parviennent à en recycler qu’environ 1% sous forme de « Mox« , un mélange hautement dangereux d’oxyde d’uranium et d’oxyde de plutonium fabriqué à Marcoule (Gard). Le reste des produits radioactifs usés est pour une faible partie envoyé pour recyclage en… Russie (Tenex, filiale de Rosatom), seul pays au monde à maîtriser cette technique. Orano qui récupère ensuite ces produits d’uranium de retraitement (URT) voudrait qu’ils soient réutilisés dans les réacteurs EDF de l’hexagone.
Ainsi le 29 novembre dernier, la première cargaison d’uranium de retraitement enrichi en Russie est arrivée discrètement en France. Car faute de contrat suffisant et de maîtrise de la technique : Orano n’est pas en mesure de recycler en URT, sauf à construire une autre installation dédiée alors même que l’étape préliminaire de purification et de transformation avant enrichissement avait été stoppée dès 2008. Une gabegie assurée d’autant que le prix de l’uranium naturel issu des mines voit son prix chuter et est donc moins onéreux que la technique URT.
Voir directement sur le site d’origine ci-dessous cette vidéo (20 mn 14s) : « Le fiasco d’Areva-Orano et de EDF des EPR, l’exemple de Flamanville: les falsificateurs »
Areva-Orano comme EDF se trouvent donc en complète incapacité de prévoir l’avenir si ce n’est que, mus par leur hubris, de foncer tête baissée dans le mur. L’argent dépensé dans ces projets nucléaires d’un autre âge serait mieux utilisé pour des projets d’énergies renouvelables et de sobriété énergétique, moins attentatoire à la santé et à l’environnement.
NOTES
(1) entre 5 à 8 millions d’unités de travail de séparation/UTS par an selon les nucléocrates français
(2) la poudre uranifère « yellow-cake » extraite et importée des mines du Niger/Kazakhstan, Afrique du Sud, Canada est « enrichi » par Orano/Areva une première fois à Malvési (Aude) puis une seconde fois au Tricastin (Drôme-Vaucluse) par un procédé de centrifugation visant à augmenter sa teneur en U235, l’isotope permettant la fission atomique dans les réacteurs.
(3) Washington a décidé de limiter son recours au russe Rosatom pour les produits de fission nucléaires à destination de ses centrales atomiques. Objectif : ne pas dépasser 15% d’ici à 2030, contre 28% en 2021 (environ 4 millions d’UTS) puis au final 0% d’import russe dès 2025.
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Par Rédaction, publié le mercredi 1er février 2023 à 18h24
Pour retrouver cet article et voir la vidéo qui lui est liée (5mn31s), cliquer sur : http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2023/02/01/Orano-Areva%29-specialiste-de-la-faillite-voit-plus-grand-que-ses-capacites
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