Dans deux déclarations distinctes, les sept puissances occidentales industrialisées, réunies jusqu’à dimanche à Hiroshima (Japon), ont attaqué la Chine pour son manque de transparence sur le nucléaire et ses tentatives de « coercition économique ».
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a atterri samedi 20 mai au Japon pour participer au G7 à Hiroshima, les sept puissances occidentales les plus industrialisées ont mis en garde la Chine à plusieurs reprises.
À l’issue de discussions sur le désarmement nucléaire, ils ont d’abord déclaré vendredi que l’extension rapide de l’arsenal nucléaire chinois était une « préoccupation pour la stabilité mondiale et régionale ».
La Chine compte un arsenal de 350 têtes nucléaires – loin derrière la Russie (4.477) et les États-Unis (3.708) – selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Mais elle pourrait en avoir 1.500 d’ici 2035, prédit un rapport du ministère américain de la Défense paru en novembre.
« Sans transparence ni dialogue »
Les chefs d’État des pays membres du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) estiment que « l’accélération du développement de l’arsenal nucléaire de la Chine » s’est faite « sans transparence ni dialogue significatif ».
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Après son premier essai nucléaire en 1964, la Chine s’est contentée de maintenir un arsenal modeste et s’est engagée à ne jamais utiliser une arme atomique en premier, assurant qu’elle n’y aurait recours que si elle-même en était la cible.
Pendant la dernière décennie, le président Xi Jinping a cependant encouragé une vaste modernisation de l’armée, qui est passée notamment par l’amélioration de ses capacités nucléaires.
Que les tentatives soient « vouées à l’échec »
Sur le même thème, le G7 a aussi condamné la « rhétorique nucléaire irresponsable » de la Russie, qui veut implanter des armes nucléaires en Biélorussie, les « actions provocatrices » de la Corée du Nord, et exhorté l’Iran à « cesser l’escalade nucléaire ».
La Chine était de nouveau dans le viseur, samedi, lors de discussions sur le commerce international. Le pays dirigé par Xi Jinping, hégémonique dans les minerais essentiels, les semi-conducteurs et les batteries électriques, utilise selon le G7 sa position pour perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales.
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« Nous travaillerons ensemble pour veiller à ce que les tentatives d’utiliser les dépendances économiques comme une arme » soient « vouées à l’échec » et aient « des conséquences », ont déclaré les responsables du G7 dans un communiqué, sans citer la Chine.
« Nous exprimons notre vive inquiétude au sujet de la coercition économique » qui nuit non seulement au commerce international mais « porte également atteinte à l’ordre international fondé sur le respect de la souveraineté et de l’État de droit et, en fin de compte, compromet la sécurité et la stabilité mondiales », ont-ils ajouté.
Publié le 20/05/2023 à 09h19, mis à jour le 20/05/2023 à 09h19
Photo en titre : Le président américain Joe Biden, lors d’un échange bilatéral avec le premier ministre australien Anthony Albanese, le 20 mai lors du G7 à Hiroshima (Japon).
© (Photo AFP, Brendan Smialowski)
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