GUERRE ATOMIQUE, FUITE NUCLÉAIRE… UN MÉDICAMENT COMME ANTIDOTE À DES CONTAMINATIONS RADIOACTIVES

Et si un médicament pouvait protéger les hommes des attaques nucléaires ? Un essai clinique très prometteur est en cours aux États-Unis. 

Et si on pouvait éliminer les éléments radioactifs du corps, la bombe nucléaire n’aurait peut-être plus les effets escomptés.

La guerre en Ukraine a ravivé des peurs plus anciennes montrant que le contexte géopolitique pouvait déraper à tout moment et entraîner des retombées radioactives à cause de l’explosion d’une bombe atomique ou encore à cause d’un accident dans une centrale nucléaire.

Les risques en cas de contamination

Pour être contaminée ou irradié, des éléments radioactifs sont absorbés par le corps soit au travers de la peau, soit par inhalation ou lorsqu’ils sont ingérés. 

Or en cas d’irradiation les personnes qui sont exposées peuvent présenter des symptômes comme des nausées, des vomissements ou encore des diarrhées. Mais aussi des brûlures cutanées.

Quelques jours ou semaines après l’exposition, une mutation de la composition sanguine s’effectue, le syndrome hématopoïétique, avec des risques hémorragiques et d’infections. Ensuite, la substance continue au fil du temps d’attaquer le corps avec des problèmes gastro-intestinaux qui entraînent des ulcérations ou des perforations de l’estomac et de l’intestin ce qui peut se terminer par des hémorragies ou des septicémies fatales.

Si la dose d’exposition est importante un syndrome neuro-vasculaire s’opère et peut conduire à un œdème cérébral fatal en quelques heures ou quelques jours.

Au-delà des risques directs, l’irradiation peut provoquer des cancers à long terme, des mutations génétiques et endommager l’ADN, les tissus humains et les organes.

Comment se protéger ?

Pour lutter contre les effets dus aux radiations, il faut éliminer les éléments radioactifs du corps le plus rapidement possible après la contamination.

Mais hormis des comprimés d’iode peu efficaces pour retirer l’iode radioactif, le bleu de Prusse pour combattre le césium et le thallium, il n’y a pas de médicaments miracles ou de protection efficace.

Un médicament mis au point

Cependant, des scientifiques ont mis au point un médicament qui retire de l’organisme humain tous les contaminants radioactifs rendant en cas d’attaque nucléaire – ou en cas de problème de fuite dans une centrale également -, les effets sur l’homme amoindris.

Pour l’heure, le médicament est expérimental. Nommé HOPO 14-1, la molécule pourrait protéger et traiter les personnes contaminées par des retombées nucléaires.

Il s’agit d’un médicament à prendre par voie orale, sous forme de pilule. Et une fois ingéré, la molécule capte les métaux lourds afin de les éliminer du corps, comme le rapporte Sciences et Avenir.

Un énorme avantage en cas de crise nucléaire, le médicament est simple et pratique à administrer et sur le plus grand nombre en peu de temps.

L’équipe de chercheurs est très enthousiaste sur son efficacité notamment contre l’uranium mais aussi tous les autres composants d’une arme nucléaire. Le médicament fonctionnerait même en cas de contamination au plomb.

« Dans les études précliniques, le médicament chélate ce qui signifie qu’il élimine les métaux lourds du corps dont le plomb, le cadmium et l’étain, ainsi que la plupart des éléments lanthanides et actinides. On notera en particulier le gadolinium et les éléments radioactifs uranium, plutonium et américium« , précisent les chercheurs.

Essai clinique inédit

Mais pour être validé, il faut que les essais cliniques soient probants. C’est pourquoi actuellement un test inédit se déroule aux États-Unis et financé par les National Institutes of Health.

Il doit ainsi évaluer l’innocuité, c’est-à-dire démontrer que ce médicament n’est pas toxique, sa tolérance et la pharmacocinétique, ce qui signifie son action sur le corps, donc son efficacité, comme le précise la recherche des volontaires. 

Ils seront 42 adultes de 18 à 65 ans à se soumettre à la prise de ce médicament avec des doses croissantes du produit expérimental. Ils seront répartis en sept groupes et prendront suivant leur groupe un dosage différent de 100 mg à 7 500 mg

Les résultats de cet essai devraient être publiés en 2024.

Par LAURE DUCOS, publié le 29/05/2023 à 14h01

Photo en titre : Des bombes nucléaires qui deviendraient, de fait, moins dangereuses. ILLUSTRATION PIXABAY – GERD ALTMANN

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NDLR : ne rêvez pas, même si ce « médicament » a une certaine efficacité, il ne concernera que les personnes faiblement irradiées mais n’empêchera pas les morts lors de l’explosion ni la mort ultérieure des personnes très touchées.