Fabien Roussel souhaiterait que la France ne cherche pas à renforcer son arsenal militaire.
Le secrétaire général du PCF a expliqué à l’Assemblée que l’on dénombrait 13.000 têtes nucléaires à travers le monde.
Si aucun chiffre « officiel » ne permet un recensement totalement fiable, les organismes qui se penchent sur la question avancent des données semblables.
Discutée à l’Assemblée, la loi de programmation militaire peine à convaincre le député et chef de file des communistes, Fabien Roussel. À la tribune de l’hémicycle, il a notamment dénoncé un « modèle d’armée » qu’il ne partage pas, faisant notamment « le choix de renforcer fortement notre arsenal nucléaire ». L’ancien candidat à la présidentielle a alors avancé un chiffre pour appuyer son propos et souligné que l’on compte aujourd’hui à travers le monde « 13.000 têtes nucléaires ». De quoi » faire sauter plusieurs fois la planète en quelques secondes « .
Des estimations à défaut d’un décompte exact
Pour quantifier le nombre de têtes nucléaires à travers le monde, il ne faut pas compter sur des organisations internationales, mais plutôt sur le travail d’associations ou ONG spécialisées. Des structures telles que l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) qui a fourni une estimation l’an passé (et pour début 2022) de 13.000 bombes nucléaires déployées, en réserve ou en attente de démantèlement. Un ordre de grandeur qui correspond bien à celui mis en avant par Fabien Roussel.
La Federation of American Scientists (FAS), outre-Atlantique, propose des données plus récentes et assez similaires, puisque l’on en compterait selon ses calculs 12.500. « Le nombre exact d’armes nucléaires en possession de chaque pays est un secret national bien gardé », fait remarquer la FAS, précisant que « les estimations présentées sont accompagnées d’une grande incertitude ». En effet, « la plupart des États dotés d’armes nucléaires ne fournissent pratiquement aucune information sur la taille de leurs stocks nucléaires ». Dans ce contexte, « une analyse minutieuse des archives historiques et des fuites occasionnelles permettent de faire les meilleures estimations sur la taille et la composition des stocks nationaux d’armes nucléaires ». La prudence reste donc de mise dès lors que l’on aborde ce sujet hautement stratégique et sensible.
Au total, les armes nucléaires se répartissent entre un nombre très restreint d’États à travers le monde : pas plus de 9. Surtout, l’immense majorité des armes est détenue par la Russie et les États-Unis, qui en comptent chacun entre 5000 et 6000. Suivent la Chine, la France, le Royaume-Uni, le Pakistan et l’Inde, mais qui n’en détiendraient chacun pas plus de quelques centaines (410 pour la Chine, entre 164 et 290 pour les autres pays cités). Alors qu’Israël stockerait 90 têtes nucléaires, on estime à 30 celles de la Corée du Nord.
L’an passé, le SIPRI indiquait que « dans l’ensemble, le nombre d’ogives nucléaires dans le monde continuait de diminuer ». Pour autant, cette baisse était « principalement due au fait que les États-Unis et la Russie démantèlent les ogives retirées du service », tandis que les « réductions globales d’ogives opérationnelles semblent s’être arrêtées« , avec un nombre qui se trouve « potentiellement en train d’augmenter à nouveau« . Une possible conséquence des regains de tensions diplomatiques liés au conflit en Ukraine.
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Par Thomas DESZPOT, publié le 07 juin 2023 à 20h36
Photo en titre : Nucléaire tactique et stratégique : quel impact ?(Sur LCI)
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