Washington maintient le canal diplomatique ouvert avec Téhéran, dans l’espoir d’éviter ainsi un affrontement militaire qu’il ne souhaite pas
Des responsables israéliens anonymes ont indiqué à Ynet qu’un accord entre les États-Unis et l’Iran pour freiner le programme nucléaire iranien semble de plus en plus probable. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, rencontrera son homologue américain, Lloyd Austin, jeudi, dans un pays européen non précisé afin d’évoquer ces pourparlers.
Des discussions entre Washington et Téhéran se déroulent via Oman et le Qatar, supervisés par Brett McGurk, proche du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan. Les États-Unis maintiennent le canal diplomatique ouvert avec Téhéran, dans l’espoir de dissuader les Iraniens d’accélérer l’enrichissement de l’uranium jusqu’à atteindre la pureté de 90 % requise pour obtenir des matières fissiles de qualité militaire, et d’éviter ainsi un affrontement militaire que ne souhaite pas Washington.
Les pourparlers portent également sur d’autres questions bilatérales, telles que les échanges de prisonniers et les tentatives de parvenir à des accords dans divers domaines. Téhéran souhaite revenir à l’accord de 2015, rejeté par les États-Unis en 2018. Washington s’y oppose, craignant les réactions de l’opinion publique en raison de l’aide apportée par l’Iran à la Russie dans la cadre de la guerre en Ukraine.
Les États-Unis recherchent un nouvel accord à long terme plus strict, mais Israël doute que l’Iran accepte, notamment parce que certaines clauses clés de l’accord précédent expireront en 2025.
SATELLITE IMAGE ©2021 MAXAR TECHNOLOGIES / AFPImages satellites de différents site nucléaires en Iran
Selon les responsables, il est improbable qu’un retour à l’accord initial soit possible, mais un accord sur l’échange de prisonniers et la levée des sanctions, en particulier en Irak et en Corée du Sud, pourrait être envisageable. En contrepartie, l’Iran devrait restaurer la surveillance de ses installations nucléaires et cesser l’enrichissement de l’uranium.
Israël a clairement signifié qu’une menace militaire pourrait être plus efficace que la diplomatie pour prévenir l’acquisition d’armes nucléaires par l’Iran. Les responsables israéliens suggèrent que l’absence d’invitation de Netanyahou aux États-Unis est liée à la volonté de ne pas compromettre l’accord potentiel.
Selon les responsables cités par Ynet, Washington a assuré qu’Israël ne sera pas lésé par un éventuel accord avec l’Iran, alors que les pays européens ont adopté une position plus ferme envers Téhéran, en particulier à cause de son soutien à la Russie en Ukraine. Des responsables américains ont rassuré Israël que les négociations se déroulent en toute transparence et en coordination avec Jérusalem.
Par i24NEWS, publié le11 juin 2023 à 09h32, dernière modification le 11 juin 2023 à 09h35
Photo en titre : AP/Atomic Energy Organization of Iran 2019 ©FILE – Centrifuge machines in the Natanz uranium enrichment facility are seen in central Iran, on Nov. 5, 2019.
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