TRANSITION ÉNERGÉTIQUE: SÉGOLÈNE ROYAL DEMANDE À EDF DE REVOIR SA STRATÉGIE

RoyalLa ministre de l’Énergie Ségolène Royal a demandé à EDF de « réviser » son plan stratégique, notamment sur le nucléaire, destiné à adapter le groupe aux objectifs de la loi sur la transition énergétique d’ici 2018, dans une lettre adressée à son PDG et consultée jeudi par l’AFP.
La loi sur la transition énergétique prévoit de réduire de 75 à 50% la part de l’atome dans la production d’électricité en France à horizon 2025 et un décret détaille la feuille de route pour y parvenir, baptisée programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en deux périodes: jusqu’à 2018, puis entre 2018 et 2023.
La loi impose aussi à EDF de transmettre au gouvernement un plan stratégique couvrant la première période de cette PPE.
Le groupe s’est plié à cette exigence mi-avril, après accord de son conseil d’administration, mais à quelques semaines de la fin du mandat présidentiel de François Hollande, la ministre de l’Énergie lui a demandé des modifications.
« Les actions prévues par EDF ne permettent pas de respecter les objectifs de diversification de la production d’électricité fixés dans la première période de la PPE« , écrit Mme Royal dans cette lettre au PDG du groupe Jean-Bernard Lévy, datant du 21 avril.
« Les conditions ne sont ainsi pas réunies pour que l’État puisse constater la compatibilité » du plan avec la PPE, ajoute-t-elle, demandant au groupe de « réviser (son) plan dans les meilleurs délais ».
Si le texte mentionne la fermeture de la centrale de Fessenheim sur la période, « rien n’est prévu » pour la « préparer« , regrette en premier lieu la ministre.
Sur l’avenir des centrales à charbon françaises, dont les textes accompagnant la PPE (mais pas le décret lui-même) envisagent une fermeture à horizon 2023, là encore « l’État ne peut accepter qu’aucune orientation ou calendrier plus précis«  ne soit mentionné dans le plan d’EDF, hormis une adaptation « à moyen-long terme », plaide-t-elle.
Enfin, dans les énergies renouvelables, le plan communiqué par l’électricien, dont l’État détient plus de 83% du capital, est aussi jugé trop imprécis.
Il évoque, selon la lettre de Mme Royal, un doublement des investissements entre 2016 et 2020 à 1 milliard d’euros dont un tiers en France, mais sans objectif sur les capacités de production
De son côté, EDF assure à l’AFP appliquer « avec rigueur les textes législatifs et réglementaires » qui lui imposent de couvrir la période allant jusqu’à 2018.
Par ailleurs, « l’ensemble des administrateurs représentants de l’État (au conseil d’administration du groupe, ndlr) a approuvé » la transmission du plan stratégique à la ministre, rappelle le groupe.

https://www.romandie.com/news/Transition-energetique-Segolene-Royal-demande-a-EDF-de-revoir-sa-strategie/793199.rom

NDLR : j’appelle cela un « baroud d’honneur » pour la postérité ! Il existe des procédures simples pour remplacer un PDG ou des administrateurs. En 3 années au pouvoir, pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Quand un actionnaire hyper majoritaire n’arrive pas à se faire obéir par le PDG et ses administrateurs, c’est qu’il est complice.