NUCLÉAIRE : UN PROJET DE LOI EXAMINÉ LUNDI À L’ASSEMBLÉE SUR FOND DE CONTROVERSES

L’Assemblée nationale s’attaque lundi 13 mars au projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, dont l’examen promet d’être agité en raison de controverses sur la sûreté nucléaire.

Quatre jours y sont dédiés au palais Bourbon en première lecture, autour des promesses d’Emmanuel Macron de bâtir six nouveaux réacteurs EPR, à l’horizon 2035, et de lancer des études pour huit autres.

Le gouvernement mise sur la technicité du texte et le traditionnel soutien de la droite à l’atome pour une adoption du projet de loi sans trop de difficultés, dans le sillage du très large vote du Sénat fin janvier.

Débats enflammés sur la sûreté

Mais deux sujets vont enflammer les débats : les fissures « importantes » révélées récemment dans la tuyauterie d’un réacteur de la centrale de Penly (Seine-Maritime) et la disparition annoncée de l’Institut de sûreté nucléaire (IRSN) que l’exécutif veut fondre dans l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Le gouvernement a ajouté cette réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement, adopté par les députés en commission. Mais elle suscite une levée de boucliers des syndicats de l’IRSN comme de l’ASN. L’intersyndicale de l’Institut a d’ailleurs prévu une nouvelle journée de grève ce lundi.

Des protestations se font même entendre jusque dans la majorité. Farouches adversaires du nucléaire, les écologistes et LFI comptent bien s’engouffrer dans la brèche. « Passer par un amendement le démantèlement de l’IRSN alors qu’on a des problèmes de fissures » comme à Penly, là où un nouvel EPR doit être implanté, « c’est difficile à défendre », dénonce la cheffe du groupe écolo Cyrielle Chatelain.

« Atteindre la neutralité carbone »

Chez les macronistes, la rapporteure Maud Bregeon, ancienne d’EDF, distingue les « questions légitimes » sur l’IRSN des arguments utilisés pour « flinguer la filière » nucléaire par « idéologie ».

Elle plaide pour ne plus « avoir le nucléaire honteux ». Ce texte « va nous permettre d’atteindre la neutralité carbone » et une meilleure souveraineté énergétique, argumente-t-elle.

En commission, les députés ont validé un ajout controversé réalisé par le Sénat, à majorité de droite : la suppression du plafond de 50 % de la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français d’ici 2035.

Le projet de loi vise à favoriser la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, en simplifiant les procédures administratives. Il est limité à de nouvelles installations situées sur des sites nucléaires existants ou à proximité.

Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, cela permettrait « de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d’un réacteur ».

Selon les plans d’EDF, les deux prochains EPR devraient être implantés à Penly, puis suivront deux autres à Gravelines (Nord). Agnès Pannier-Runacher a avancé l’objectif d’une « première coulée de béton » en 2027 et d’une mise en service entre « 2035 et 2037 ».

Avec AFP, publié le 12/03/2023 à 18h30

Photo en titre : Les députés entament lundi 13 mars 2023 quatre jours de débats sur le nucléaire. © (Photo archives NR, Gérard Proust)

https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/nucleaire-un-projet-de-loi-examine-lundi-a-l-assemblee-sur-fond-de-controverses

NDLR : on dirait que certains confondent vitesse et précipitation. Nous vivons des jours cruciaux pour l’avenir énergétiques de la France et nous avons choisi la pire solution : le nucléaire !! Bel avenir pour nos enfants !!!