DE CREYS-MALVILLE À SIVENS : VITAL MICHALON ET RÉMI FRAISSE

Le 31 Juillet 1977, sur le site prévu pour la centrale nucléaire Superphénix et le 25 octobre 2014, sur le site promis au barrage de Sivens, les militants écologistes Vital Michalon et Rémi Fraisse sont tués par des grenades offensives de la gendarmerie. Souvenirs de leurs proches.

1ère diffusion le 6/10/2015

« Mon fils s’est fait éclater par la police. Je ne vais pas attendre qu’il y ait un non-lieu« .

C’est par la télévision que la mère de Rémi Fraisse apprend la mort de son fils. Alors qu’il participait à un rassemblement contre la construction du barrage de Sivens (Tarn), il est tué par un tir de grenade, lancée par un gendarme. Au deuil douloureux s’ajoute la nécessité de comprendre ce qui s’est passé et de faire justice à son fils.

« Je voyais un jour sur deux mon fils sur un grand écran à la télé et certaines personnes se permettaient de dire n’importe quoi à son sujet. » Mère de Rémi.

« Il avait forcément été tué par les forces de l’ordre. On ne savait pas dans quelle situation, mais il y a eu, à partir de là, toute une stratégie de la part de la police pour le faire passer pour un casseur et donc, pour justifier sa mort. » Mère de Rémi Fraisse.

Près de quarante ans plus tôt, en 1977, Vital Michalon trouvait également la mort après un tir de grenade dans une manifestation, cette fois contre le projet de la centrale nucléaire Superphénix. Son frère raconte.

« Les rangées de policiers se sont élancées en courant et en tirant des rafales de grenades offensives et lacrymogènes. Je me souviens avoir été déplacé par le souffle d’une grenade. La situation a pris un tour dramatique : je voyais passer des jeunes amputés avec leurs membres en bouillie à cause des grenades. J’ai vu que mon frère ne me suivait pas et au même moment qu’un mort avait été annoncé. » Frère de Vital.

« J’ai été bouleversé par la mort scandaleuse de Rémi Fraisse à qui il est arrivé la même chose que Vital. Nous avons envoyé une lettre de sympathie à la famille de Rémi. Sa mort nous a relancés. » Frère de Vital.

  • Reportage : Olivier Minot
  • Réalisation : Marie Plaçais et Cécile Laffon, Somaya Dabbech

Chanson de fin : « Can you blame the sky » par Alela Diane – Album : The Pirate’s Gospel – Label : Fargo Records (2003)

À retrouver sur le podcast Les Pieds sur terre

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-emission-du-vendredi-31-mars-2023-9899140

NDLR : Je n’ai pas connu Vital Michalon mais j’étais dans la manifestation à Malville lorsqu’il a été tué. Souvenir douloureux !