Il y a 37 ans, le 26 avril 1986, survenait la catastrophe de Tchernobyl. En ce 26 avril 2023, SDN-BUGEY organise une action d’information à MEXIMIEUX, pour rappeler que nous aussi, nous devons toujours vivre avec un danger permanent : la centrale nucléaire du Bugey – la plus ancienne installation du parc électronucléaire français.
SDN-BUGEY demande l’arrêt des vieux réacteurs de cette installation avant l’accident majeur, et alerte la population sur le risque avéré de construction de deux nouveaux réacteurs EPR à l’horizon 2030.
Sur plusieurs ronds-points de la commune, des militants en combinaison blanche sont présents ce mercredi après-midi 26/04 de 16h à 19h pour dire à la population que : « oui, malheureusement, un accident nucléaire majeur est aussi possible en France… ». Rien ne nous prémunit d’une telle catastrophe.
Les banderoles affichées comportent les slogans suivants :
– ARRÊT IMMÉDIAT DES VIEUX RÉACTEURS
– POUR UN BUGEY SANS NUCLÉAIRE
– NON AUX NOUVEAUX RÉACTEURS EPR
Depuis plus de 40 ans, la centrale nucléaire du Bugey a cumulé des dizaines d’avaries, des pannes diverses, des fuites et des incidents en tous genres, mettant chaque fois un peu plus en danger la population de la région ainsi que les travailleurs de la centrale.
Alors que sur l’ensemble du territoire, près de la moitié des réacteurs ont été arrêtés durant plusieurs mois, pour de graves problèmes techniques, SDN-BUGEY demande que l’activité de cette installation du Bugey soit définitivement stoppée à court terme et qu’Edf abandonne le grand carénage, grand programme industriel visant à prolonger l’activité de l’installation pour encore dix ans. Ce grand carénage coûte des centaines de millions d’euros par réacteurs et ne garantit absolument pas la sécurité et la sûreté de la centrale à 100 %.
DE NOUVEAUX RÉACTEURS NUCLÉAIRES AU BUGEY ?
Par ailleurs, dans le cadre de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie), il est prévu d’arrêter deux tranches à l’horizon 2030 et de les remplacer par 2 nouveaux réacteurs EPR.
À ce sujet, SDN-BUGEY dénonce le coût exorbitant généré par le chantier actuel de l’EPR de Flamanville 3, dans la Manche. Pour rappel, initialement prévu pour une somme de 3,2 milliards d’euros, ce projet avait déjà été multiplié par 4 et a atteint 12,4 milliards.
Mais le 9 juillet 2020, le rapport de la Cour des Comptes a ajouté des coûts complémentaires non intégrés par EDF, qui pourraient atteindre 6,7 milliards d’euros à la mise en service du réacteur. Soit un total de plus de 19 milliards d’euros…
Nous sommes donc très très loin du premier budget. D’autant que d’après l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), cette installation ne présente toujours pas les garanties suffisantes pour une mise en service « normale ».
D’ailleurs, le chantier doit durer encore un an, avec un retard qui sera de plus de dix ans (mise en service initiale prévue en 2012).
Comment seulement envisager des installations aussi onéreuses et aussi dangereuses, alors que l’on ne sait toujours pas que faire des déchets radioactifs ? Les piscines de stockage débordent, notamment à La Hague. Alors que l’on parle sans cesse « d’indépendance énergétique » avec le nucléaire, il faut savoir que certains de ces déchets partent en Sibérie, la France dépendant étroitement du groupe russe Rosatom… Rosatom étant la seule entreprise au monde possédant une installation capable de « recycler » l’uranium déchargé des réacteurs français… Par les temps qui courent, n’est-ce pas un peu gênant ?
De plus, la guerre en Ukraine et les nombreux combats autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, nous rappellent que le risque encouru est un accident nucléaire de l’ampleur de Tchernobyl, avec des retombées sur tout le territoire européen, y compris la France.
La catastrophe de Tchernobyl n’aurait-elle pas « servi de leçon » à l’ensemble de nos dirigeants ? Enfin, avec la problématique des rivières liée au réchauffement climatique, il va être de plus en plus compliqué de refroidir ces réacteurs puissants qui nécessitent un apport important et constant en eau, avec des seuils de température régulièrement dépassés, sous couvert de dérogations « opportunes ». SDN-BUGEY l’a observé et dénoncé durant tout l’été 2022. Des raisons supplémentaires pour sortir du « dogme nucléaire » dans lequel sont enfermés nombre de nos élus et concitoyens.
Il faut réorienter de toute urgence les sommes faramineuses que l’État veut consacrer aux EPR, vers la sobriété et les énergies renouvelables, qui elles, ne seront jamais prises en otages par des armées étrangères.
En ce 26 avril 2023, nous ne voulons pas vivre un second Tchernobyl. Le risque d’accident nucléaire majeur demeure réel et permanent.
Aujourd’hui comme demain. Même en France. Même au Bugey.
CONTACTS SDN-BUGEY : http://www.stop-bugey.org/
– Madeleine CHATARD-LECULIER (07 82 11 69 18)
– Jean-Pierre COLLET (06 81 09 75 87)
– Joël GUERRY (06 49 45 57 44)
Message reçu le 26 avril 2023
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